Des deux articles précédents, on a vu que l’impôt doit avoir pour finalité dans son action de réduire les inégalités. On a également vu cette finalité peut difficilement être obtenue en amont de l’impôt, en le paramétrant à de manière à ce que ce soit les riches qui le paient. Parce que ce sont prioritairement les pauvres qui paient les impôts. Puisque cet objectif de réduction des inégalités ne peut être abandonné, il est IMPERATIF que l’usage de l’impôt (et de l’argent public en général) aille véritablement et toujours dans ce sens. La corruption, gabegie,  et une action publique inefficace ne vont pas dans ce sens. Ils sont donc intolérables. Explications…

 

Reprenons nos 10 paysans, dont un seul est riche et les autres pauvres. Imaginons qu’au lieu d’une route, ils décident d’obtenir de l’Etat une omelette. En démocratie, ils ont le droit de décider ce qu’il veulent. En l’occurrence une omelette.

 

omelette

 

La corruption arrivera si alors qu’on lui a remis 100 Francs pour sa tâche, quelqu’un lui donne personnellement quelque chose pour distraire une partie de ces 100 Francs. Cela peut être la fille qu’il courtise et qui exige en échange de ses services d’avoir 20 Francs. Cela peut être le boutiquier qui lui dit qu’au lieu de lui vendre les œufs à 25 Francs (4 œufs) comme c’est marqué sur la plaque, il les lui vend à 33.3 Francs (3 œufs) et personne n’en saura rien. Le boutiquier garde 20 francs et donne 5 Francs au commis pour sa peine. La corruption arrivera également si alors qu’il a un salaire régulier, pour remplir sa mission, il exige à nos 10 paysans d’avoir 5 Francs pour se mettre en branle. Ce sont là autant de formes de corruption. Dans tous les cas, l’omelette sera plus petite que ce qu’elle aurait pu être. Rappelons que ces 100 francs sont le résultat du dur labeur de nos paysans (notamment les plus pauvres). Les distraire indûment peut s’apparenter à sucer leur sang. C’est un crime ! D’autant plus qu’il y a volonté de le faire.

 

corruption

 

La gabegie produit le même type de résultat à ceci près que la volonté de mal faire n’est pas forcément présente. Ce qui manque c’est l’absolue nécessité de bien faire. La gabegie se produira quand au lieu d’aller dans la boutique du coin, notre commis prendra un taxi course pour aller dans la boutique qui est à l’autre bout de la ville. La gabegie se produira également quand alors qu’il a tous les ingrédients, le commis n’optimisera pas leur utilisation et produira une quantité et une qualité déplorables.

efficacité

Regardons nos administrations, et demandons-nous si réellement les process sont optimisés, le temps des employés utilisé de manière irréprochablement tendu vers l’objectif. Les exemples où l’on peut répondre par la négative sont légion.

 

Notons également que lutte contre la gabegie et la corruption n’est pas synonyme de réduction des dépenses mais plutôt d’optimisation de cette dépense. La société doit se mettre d’accord sur la taille de l’omelette. La contrainte vient alors de la production de richesse. C’est elle qui conditionne l’enveloppe que l’on confiera au commis : 100 francs ? 1000 Francs ? C’est la réalité économique. Si l’omelette est supérieure à l’impôt, cela s’appelle la dette. Ce seront alors les générations futures qui paieront. Alors qu’elles n’ont rien demandé. Et leurs omelettes à elles seront forcément plus petites que celles qu’elles auraient pu avoir sans le cadeau empoisonné qu’on leur laisse. Et comme on le leur laisse volontairement (ou par absence de volonté contraire), c’est également un crime…

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